Le principe
Le crowdsourcing consiste à faire travailler plusieurs intervenants sur le même projets qu’ils doivent tous finaliser, et seul celui qui aura fait le projet choisit par le client sera payé. Un concept attrayant quand on a un petit budget mais pas forcément intéressant pour le graphiste ou pour son client…
Comment je vois le crowdsourcing
Je m’imagine là sur mon trône, un brief à la main, et là devant moi de dizaines de graphistes qui boivent mes paroles et ne vivent que pour créer le logo parfait pour ma société, en y mettant toute leur âme et tout leur talent. Et je suis là, comblée, avec seulement une poignée d’euros dans la main qui me suffisent pour les commander tous…
Comment le graphiste voit le crowdsourcing
Le frigo est vide et mon compte en banque à plat, comme mon moral. Je vais aller voir sur un site de crowdsourcing si je peux refourguer un ou deux trucs que les autres clients ont rejeté, histoire de me faire quelques billets…
Loin du commerce équitable
Imaginons que vous alliez manger dans 10 restaurants et vous ne payez que celui qui a fait les meilleurs plats… une aubaine de manger pour si peu cher, quand bien même aucun restaurateur ne proposait votre plat préféré. Maintenant imaginez vous à la place d’un des 9 restaurateurs malchanceux : vous avez travaillé, eu des frais, fait des dépenses en ingrédients… pour rien…
Soudain le crowdsourcing devient moins brillant.
Si je savais que je ne serai probablement pas payé…
Mettons nous encore plus à la place du restaurateur. Dans l’hypothèse de ne pas être payé, vais-je proposer du foie gras ou autres produits coûteux ? Non, ça serait courir à la faillite.
Vais-je y passer toute ma journée ? non, il vaut mieux garder son énergie pour les clients qui payent.
Le graphiste, comme tout être humain, a besoin de manger pour vivre… il va donc s’arranger pour produire beaucoup et à moindre coût…
Un restaurateur vous sortira du surgelé et des produits bas de gamme. Un graphiste fera des logos rapides et reproposera à un hôtel 2 étoiles de Lille le logo fait pour un 4 étoiles sur la côte. Bref, on risque fort de vous servir les reste…
Et puis de toute façon ça ne vous viendrait pas à l’idée de faire ça à un restaurateur. Ni à un avocat qui vous rédige un contrat. Ni à un commerçant en bas de chez vous. Mais pourquoi réserver ce châtiment aux graphistes alors ?
Des propositions pas forcément optimisées
Avoir le choix entre des dizaines de logos ne veut pas dire pour autant que celui qu’il vous faut en fait partie. Le travail est fait plus vite, on recycle des choses faites pour d’autres, on bricole vite fait dans le logiciel…. Peut être que le logo de vos rêves se trouve parmi eux, qu’un des graphistes aura réussit à saisir la quintessence de votre société à travers le bref brief que vous lui avez transmis, sans vous rencontrer ni pouvoir vous poser de questions. Ou pas.
Il n’y a pas le même travail, le même effort, le même temps de recherche que lorsqu’on passe par une agence qui elle prend le temps de vous connaître, de réfléchir à un positionnement, de vérifier si c’est bien compatible avec l’image existante ou souhaitée de votre société, de connaître votre cible et ses goûts…
